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Les Bleus 8e et heureux

L’équipe de France masculine a achevé mercredi le premier tournoi paralympique de son histoire par une défaite en trois sets (16-25, 11-25, 18-25) face à l’Ukraine lors du match pour la 7e place. Pas de quoi gâcher le plaisir des Bleus qui auront beaucoup appris et profité à fond de l’ambiance de l’Arena Paris Nord.

Après quatre matchs de pur plaisir dans l’ambiance toujours survoltée de l’Arena Paris Nord que les joueurs et le staff ne sont pas près d'oublier, l’équipe de France masculine a donc terminé ses premiers Jeux Paralympiques, logiquement dominée par une solide formation d’Ukraine, 6e au classement mondial, non sans avoir combattu, notamment dans un troisième set que les Bleus ont longtemps mené avant de craquer sur la fin.

Dominée mardi par le Brésil pour la troisième place de la poule B, l'Ukraine prend le score d'entrée sur le service de Roman Pryshchepa (1-5), mais les Bleus restent au contact (6-10), notamment présents sur les rallyes, comme celui conclu par Romain Wolniewicz (7-13). Le bloc/défense ukrainien fait cependant la différence (9-16), et si Damien Roget enflamme le public d’une attaque croisée (10-16), imité par Jean-Christophe Rambeau sur un ace permettant à la France de revenir à cinq longueurs (13-18), la puissance du capitaine adverse, Denys Bytchenko, meilleur marqueur du match (18 points), remet les Ukrainiens dans le bon sens de la marche (13-21). La bonne entrée de Benjamin Lacroix-Desmazes et une belle attaque en bout de filet de Romain Wolniewicz retardent l'échéance, la formation de l’Est bouclant finalement cette première manche après 25 minutes de jeu sur un ace du même Denys Bytchenko (16-25).


Le début de deuxième set est équilibré, les Bleus prenant même l’avantage après deux puissantes attaques en bout de filet de Thibaud Lefrançois (5-2) et un « super spike » pleine ligne de Jean-Christophe Rambeau (6-4). L'Ukraine repasse devant sur une série au service de son capitaine, synonyme de neuf points de suite (6-13). Les Tricolores n’abdiquent pas (8-13), mais subissent encore la puissance adverse, incarnée par Maksym Petrenchuk (9 points), décisif en attaque et au bloc, et Roman Pryshchepa (9-21). Un « monster block » de Benjamin Lacroix-Desmazes permet de stopper l’hémorragie (10-21), mais l’Ukraine enchaîne et conclut par Andrii Pryshchepa (11-25).


Nullement démobilisés, les joueurs de Dominique Duvivier font jeu égal avec leurs rivaux en début de troisième manche et parviennent à faire le premier break, grâce notamment à deux « block-out » signés Thibaud Lefrançois (8 points) et des contres signés Romain Wolniewicz et Gildas Guiheneuf (9-7), Mamadou Bah signant son entrée d’un ace (11-9). Un avantage porté à quatre points après un « monster block » de Romain Wolniewicz et un ace de Damien Roget, laissant entrevoir une issue de set heureuse pour les Bleus (18-14). Malheureusement pour eux, les Ukrainiens, sans doute vexés, haussent le ton et réagissent, grâce au service de Maksym Petrenchuk et à la puissance de Denys Bytchenko, concluant le match sur une série de onze points de rang (18-25).

Une petite déception pour les Bleus, mais au final, la satisfaction d'avoir réussi à faire jeu égal pendant quasiment toute la partie avec une formation qui, il y a deux-trois ans, était encore à des années-lumières d'eux, et surtout d'avoir une nouvelle fois été portés par la ferveur de leur public de l'Arena paris Nord. La France achève ses premiers Jeux à la huitième place, mais avec le sentiment d'avoir progressé à tous les niveaux, de bon augure en vue des futures échéances, notamment la Bronze Nations League à l'automne.


Les réactions :

Dominique Duvivier, entraîneur de l’équipe de France :
 "Je pense que c’était notre match le plus constant, on a forcément des regrets sur le troisième set. Quand tu mènes 18-14, tu peux perdre le set, mais pas de cette manière, on prend 11-0, c’est dur, mais ils ont eu une grosse ligne de bloc, une bonne qualité de service de la part numéro 7 et on n’est pas arrivés à trouver la solution, on a un peu trop forcé. Ils ont su appuyer quand il le fallait, c’est là où on voit la différence de niveau entre la 3e et la 16e nation européenne. La déception, c’est de ne pas avoir pris un set dans cette compétition, maintenant, on sait d’où on vient, le chemin qu’il nous reste à parcourir pour être au niveau de ces équipes, on sait que physiquement, on doit densifier notre collectif et encore progresser en se confrontant à ce genre d’équipes. Je suis certain que ces Jeux vont nous permettre de faire un grand pas dans notre progression, ça se verra dans les compétitions à venir, car quand tu joues ces adversaires, tu es obligé d’élever ton niveau de jeu. Aujourd’hui, ils nous regardent les yeux dans les yeux, alors qu’il y a trois ans, ils ne nous calculaient même pas, c’est gratifiant pour les joueurs et pour le staff."

Romain Wolniewicz, central de l’équipe de France : "On a réussi à jouer notre jeu, pas forcément au début du premier set, mais après, c’était vraiment bien. On a eu la chance d’affronter encore une grande équipe, on avait pu s’entraîner contre eux à Vichy, on les connaissait très bien, c’était plus agréable, on a pu être plus relâchés. Maintenant, on aurait aimé faire mieux, on a un peu de regret sur le troisième set, mais ce qui fait les grandes équipes, c’est de réussir, quand tu es mené 18-14, à gagner le set sans sourciller. Maintenant, on retiendra qu’on a joué contre des équipes de super niveau et que le public a toujours été là, derrière nous, l’ambiance était magnifique."

Benjamin Lacroix-Desmazes, passeur et capitaine de l’équipe de France : "Sur ce match, j’ai plus de regret sur le premier set, on est un peu frileux, tendus, on met du temps à rentrer dedans, c’est dommage. Maintenant, on a montré une belle image du volley assis français contre une équipe ukrainienne qui a beaucoup plus d’expérience que nous, on est montés crescendo sur l’ensemble de la compétition, on peut être fiers de nous."

Thibaud Lefrançois, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : "On a un peu de regrets sur le dernier set car on est devant à 18-14, mais ils serrent un peu le jeu, ils ont été très présents au bloc et on n’a pas réussi à le contourner, mais franchement, on a vraiment kiffé ce match. C’était le dernier, il avait une saveur particulière, on n’avait pas envie de quitter le terrain, pas envie de quitter le public, on se sent vraiment bien ici. Ces Jeux, c’est beaucoup de travail pendant les cinq dernières années, il y a forcément tout qui remonte, maintenant, on a envie de continuer, c’était un honneur de défendre le maillot devant ce public de dingue."


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